Depuis plusieurs années, les diagnostics de freins de langue restrictifs chez les nouveau-nés sont de plus en plus fréquents. De nombreux bébés passent par une petite opération chirurgicale pour corriger l’anomalie et faciliter l’allaitement. Mais concrètement, qu’est-ce qu’un frein restrictif ? Comment identifier ce trouble et surtout, une intervention est-elle vraiment nécessaire ? Suivez le guide pour un petit tour de la question !
Définition et causes du frein de langue restrictif chez bébé
Saviez-vous que tous les êtres humains possèdent un frein de langue (ou frein lingual) ? Il s’agit de la fine membrane fibromuqueuse qui relie le dessous de la langue au plancher de la bouche. Le frein de langue ressemble à un « filet » et a pour mission de retenir la langue tout en facilitant ses mouvements.
Chez certains bébés, cette bande de tissu est si courte qu’elle empêche la bonne mobilité de la langue. Les médecins évoquent alors un frein de langue restrictif ou ankyloglossie. Cette anomalie est majoritairement héréditaire et congénitale. Fréquente, elle concerne 4 à 10 % des nouveau-nés (source : Office de la naissance et de l’enfance, 2022).
Dans certains cas, le frein de langue restrictif n’occasionne pas de réelles difficultés. Mais force est de constater que chez certains bébés, il est à l’origine de difficultés d’allaitement et d’autres problèmes plus ou moins handicapants.
Conséquences du frein restrictif et impact sur l’allaitement
Chez certains nourrissons, les impacts négatifs du frein de langue restrictif se font sentir dès les premières tétées. Bébé peut éprouver des difficultés à ouvrir pleinement la bouche et à prendre le sein correctement. En effet, le frein restrictif l’empêche de positionner sa langue et ses lèvres de façon optimale.
Cette succion inadaptée peut entraîner :
- une mauvaise étanchéité bouche/sein et une ingurgitation d’air durant les séances d’allaitement provoquant gaz, rots fréquents, inconfort digestif ;
- un réflexe d’éjection fort (REF) et une hyperlactation ;
- des tétées courtes et très fréquentes, ou trop peu de tétées ;
- une cassure dans la courbe de poids ;
- des difficultés chez la maman : crevasses, difficulté à mettre bébé au sein, douleurs, engorgements, etc. ;
- une baisse de la production de lait ;
- un arrêt précoce de l’allaitement ;
- des troubles du sommeil ;
- des tensions crâniennes et cervicales ;
- un retard de la diversification alimentaire.
Pour faciliter l’allaitement et le bien-être de bébé, une détection précoce du frein de langue restrictif est importante. Si vous éprouvez des difficultés à nourrir votre tout-petit au sein, contactez un professionnel de santé et une conseillère en lactation dès que possible.
Comment reconnaître un frein de langue restrictif ?
Pour permettre à bébé de profiter de tous les bienfaits d’une bonne lactation et de s’épanouir, il est important de reconnaître les signes révélateurs d’une ankyloglossie. Mais comment identifier cette anomalie fréquente ?
Tout d’abord, il est important d’observer la succion et le comportement du nourrisson durant les tétées. Bébé semble-t-il frustré ? Éprouve-t-il des difficultés à téter efficacement ? Est-ce qu’il pleure durant les tétées ? Il convient aussi d’inspecter les mamelons de la jeune maman après les tétées. Y observe-t-on des fissures ou des saignements ? La jeune maman ressent-elle des douleurs ?
Enfin, un troisième axe de détection important concerne la surveillance de la prise de poids de bébé. En matière d’allaitement, il n’est ni réellement possible ni pertinent de suivre les quantités ingérées par le tout-petit. Néanmoins, il est intéressant de suivre la courbe de croissance des bébés allaités.
Si vous suspectez un frein de langue restrictif, n’hésitez pas à consulter un pédiatre et une consultante en lactation. Ces derniers prendront le soin d’évaluer la bouche et le mouvement de la langue de votre petit protégé. Il serait vraiment dommage que cette anomalie vienne compromettre votre envie de donner le sein à votre enfant.
Que faire en cas de frein de langue restrictif ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les freins de langue restrictifs font couler beaucoup d’encre depuis quelques années. Chez les jeunes enfants, ces anomalies peuvent susciter de vives angoisses.
Vous pensez être concerné par ce problème ? Pas de panique : la première étape consiste à consulter un professionnel.
Seul ce dernier est en mesure de poser un diagnostic et d’évaluer l’ampleur du problème. S’il met en lumière un frein de langue restrictif, il vous orientera vers des solutions et des interlocuteurs adaptés. Dans certains cas, une petite intervention appelée frénotomie est nécessaire. Elle consiste à couper le frein de langue.
Pour bénéficier d’une aide à l’allaitement, le soutien d’une consultante en lactation est un atout précieux. Cette alliée de taille saura vous prodiguer tous les conseils utiles, que votre bébé ait vécu une frénotomie ou non.
Attention : depuis quelques années, cette opération suscite de vifs débats au sein de la sphère médicale. En effet, le nombre de frénectomies augmente de façon exponentielle. Or, s’il l’on en croit de nombreux professionnels de la santé, ces opérations ne seraient pas toujours justifiées (source :
Académie nationale de médecine, avril 2022). La prise en charge doit se faire au cas par cas.
Durant le post-partum, les parents peuvent se trouver démunis, en particulier lorsque surgit un problème comme le frein de langue restrictif. Il est essentiel de proposer un accompagnement de la jeune maman et de poser un diagnostic précoce. Concernant la prise en charge de ce trouble, chaque bébé est unique. Seuls les médecins sont en mesure d’identifier les solutions adaptées.