Les futurs parents ont souvent tendance à sous-estimer l’impact de l’arrivée d’un enfant dans la famille. Pourtant, la naissance d’un bébé constitue un immense chamboulement pour le couple et nécessite une multitude d’ajustements. D’ailleurs, la majorité des couples passent par un baby clash, qui peut parfois provoquer leur séparation. Pour limiter l’impact du baby clash, la communication et les compromis sont indispensables. Définition du baby clash, causes et conseils pour l’éviter ou le surmonter, voici tout ce qu’il faut savoir !
Baby clash : de quoi s’agit-il et comment le reconnaître ?
Dans son excellent ouvrage Le baby-clash – Le couple à l’épreuve de l’enfant, le psychiatre et thérapeute familial Bernard Geberowicz décrit brillament le baby clash. Selon lui, 20 à 25 % des couples se séparent durant les premiers mois qui suivent la naissance de leur jeune nourrisson.
Et pour cause : l’arrivée d’un bébé s’accompagne de tensions, d’ajustements, de frustrations et de difficultés. Sans compter la fatigue, les bouleversements hormonaux du post-partum et la hausse de la charge mentale… Aucun couple de parents, aussi solide soit-il, n’est à l’abri d’un phénomène courant et encore trop méconnu : le baby clash.
Ce terme englobe toutes les tensions et les désaccords liés à la parentalité. Les jeunes parents peuvent éprouver de vives émotions, se disputer et se critiquer fréquemment, voire avoir envie de se quitter.
Les conflits peuvent porter sur toutes sortes d’aspects et de choix liés à la parentalité, en particulier :
- les méthodes d’éducation ;
- les techniques d’endormissement ;
- l’alimentation de bébé ;
- le choix du mode de garde ;
- le retour à la vie professionnelle ;
- l’organisation de la vie familiale ;
- la répartition des tâches quotidiennes.
Vous vous demandez combien de temps dure le baby clash ? Malheureusement, il est impossible de répondre à cette question, tant ce phénomène varie d’un couple à l’autre. Pour certains parents, la crise conjugale ne dure que quelques semaines. Pour d’autres, les sujets de fond ne sont pas abordés et la situation perdure pendant des mois ou des années. Enfin, certains couples ne parviennent pas à retrouver un équilibre et finissent par abandonner la vie conjugale.
Causes et facteurs favorisants du baby clash
La première chose à avoir en tête, c’est qu’aucun couple n’est à l’abri du baby clash. Que vous soyez
ensemble depuis quelques mois ou depuis des années, n’entre pas réellement en ligne de compte.
Ceci dit, il est vrai que certains facteurs peuvent augmenter vos chances de vivre une situation de désaccord à la naissance de bébé.
Chez de nombreux couples, un partenaire a une idée plutôt traditionnelle et stricte de l’éducation, tandis que l’autre est attiré par une approche alternative et bienveillante. Mais de façon plus générale, certaines différences augmentent les chances de vivre un baby clash. Elles peuvent concerner :
- les expériences passées et l’éducation reçue dans sa propre enfance ;
- les croyances familiales, la culture et la religion ;
- les attentes et les visions personnelles de la parentalité ;
- la conception du partage des tâches dans le couple.
Par ailleurs, l’entourage peut jouer un rôle important dans le baby clash, de même que les blessures émotionnelles passées des deux parents. Enfin, l’arrivée d’un enfant s’accompagne de la naissance d’un couple parental, en parallèle du couple amoureux. L’attention des parents, ou d’un seul parent, est souvent dirigée vers l’enfant. Le manque de temps pour le couple peut susciter de la frustration, de la jalousie ou de l’incompréhension.
Et bien entendu, il ne faut pas sous-estimer l’impact de la fatigue et des nuits hachées sur le moral des jeunes parents. Dans de nombreux cas, le baby clash s’apaise avec l’arrivée de nuits plus douces.
Comment prévenir le baby clash et quelles solutions pour mieux le vivre ?
Vous avez peur du baby clash ? Bonne nouvelle : il est possible de s’y préparer pour en limiter les dégâts. Connaître l’existence de ce phénomène est un atout qui vous permet de préparer votre couple aux gigantesques changements à venir. Pour prévenir le baby clash, la communication et l’anticipation sont essentielles.
Un conseil : participez à des ateliers de préparation à la naissance et à la parentalité en couple. Ces
moments privilégiés vous permettent d’exprimer vos craintes, mais surtout, de vous projeter dans
votre quotidien à trois (ou plus).
D’un autre côté, l’apaisement du baby clash dépend de votre capacité à communiquer de façon
ouverte et constructive. Si la communication est coupée, il peut être intéressant de faire intervenir une tierce personne. Le couple doit également être capable de trouver des compromis et de s’adapter à sa nouvelle vie.
Voici d’autres conseils pour survivre au baby clash :
- demander l’aide des proches : faire garder son enfant est un bon moyen de s’offrir du temps à deux ou du temps à soi, de récupérer des heures de sommeil et/ou de se retrouver ;
- prioriser et répartir les tâches quotidiennes : il est important d’en parler ensemble pour éviter les reproches stériles et limiter la pression ;
- anticiper au maximum pour parer aux imprévus : congeler des repas, s’abonner à un service de livraison de couches, faire des drive, etc. ;
- s’informer ensemble concernant les sujets liés à l’éducation et en débattre sereinement pour construire une approche éducative commune ;
- faire preuve d’empathie et de flexibilité, reconnaître et accepter ses différences ;
- s’inscrire à une séance d’accompagnement au sommeil de bébé ou à une séance allaitement
pour trouver des solutions efficaces et retrouver de la sérénité.
Enfin, il ne faut pas hésiter à mettre les pieds dans le plat et à aborder le sujet de façon frontale.
Pourquoi ne pas lire des livres sur le thème du baby clash ? En voici deux incontournables : Baby Clash : Comment protéger son couple après bébé et Baby Clash : Devenir parents sans s’étriper.
Envie d’un dernier conseil pour la route ? En l’absence de raisons justifiées et indéniables (violence
conjugale, domination, etc.), mieux vaut ne pas se séparer durant la première année de bébé. De
nombreux baby clash s’apaisent avec le temps à mesure que l’enfant grandit. Chez ces couples, les
tensions ne sont pas liées à un manque d’amour, et le couple peut même sortir renforcé de son expérience parentale.
S’il est de plus en abordé dans les médias, le baby clash est un phénomène courant qui ne date
pas d’hier. Il implique de multiples paramètres qui vont du manque de sommeil, à la différence de
vision éducative, en passant par le manque de communication. Pour prévenir et surmonter le baby
clash, la communication est la clé. Par ailleurs, le couple ne doit pas hésiter à se faire soutenir et
accompagner par un professionnel de la parentalité.